So there are currently great
discussions about the tourist industry within the Icelandic society.
Indeed, tourism is on the verge of becoming the primary source of
income before fishing, which historically has been the main provider
for Icelanders over the last 10 centuries.
And if it doesn't become the primary source of
income, people still seem to think it is.
Guiding is a GREAT job. It's really
fun, exciting, diverse, challenging, you name it. It is varied.
You can be an excursion guide and spend
your days sat on a bus blabbing down a microphone with the occasional
walk, your chief concern being where to find the next toilets (for
your group), and not to eat too much of the nice food at the hotel in
the evening (for me), or you can guide groups up into the mountains,
rediscovering and sharing the rough beauty of the country and sucking
the marrow of life.
That's for the cliché, and it is true, as far as
I'm concerned.
But there is another, dirtier side to it :
let's face it, the job doesn't pay well.
Sure, it pays in different ways – the
afore-mentioned – you get to travel, see beautiful places etc etc,
but we certainly work for it !
Depending on your trip, you can be up
at 6.30 am making coffee for the mornings and finish your day after
dinner in the evenings. That's a 16 hour day. (sometimes it's more)
You also have the preparation time –
one doesn't just improvise – not always !;-) You also have to
read up on things and places ! Etc etc. It is a great job, but
also a challenge.
Anyway, my point is : the other
day I ran into Berglind Steins' blog. She's a guide, a translator
(I swear I'm not her!) and a blogger, and defends the rights of
guides at the Guides' Union.
Berglind very gracefully allowed me to
translate one of her posts into French and English - to broaden the
audience and maybe bring to some peoples' attention that despite
being a fantastic job, the life of guides in Iceland is not only a
dance on roses.
So here is the translation of her post in French, see below for English, and thanks for reading, sharing, and generally supporting us and caring about Iceland :-)
"Depuis des
décennies, les guides d'Islande se battent
pour la reconnaissance officielle de leur emploi. En espérant, bien
sûr que cette reconnaissance entraîne
une hausse significative des salaires, la priorité à l'emploi pour
les guides certifiés et une meilleure sécurité de l'emploi, tout
en gardant aussi à l'esprit les intérêts du tourisme et de la
nature.
Il est important que les différents
acteurs du tourisme travaillent main dans la main.
Le
nombre de touristes a augmenté rapidement ces dernières années et
la tendance semble se confirmer pour le futur proche. Si la plupart
des touristes vient en été, le tourisme hivernal augmente
rapidement lui aussi. Récemment, en une seule soirée, 30 bus
d'excursion avec guide ont ainsi transporté leurs passagers voir
les aurores boréales.
Personnellement,
je ne suis pas férue de ces sorties : il fait nuit, on doit
travailler dans le froid, et rien ne garantit qu'on verra des
aurores.
Si
elles se montrent, le client est content – dans le cas contraire,
il faut expliquer au passager déçu
pourquoi il ne les a pas vu et l'amuser par d'autres moyens.
L'excursion peut durer
jusqu'à 6 heures. J'ai même entendu parler d' un couple en sortie
« aurores boréales » qui a fini à Akureyri, c'est à
dire à 375 km de Reykjavik d'où ils étaient partis.
Le couple voulait s'offrir
ce vieux rêve à l'occasion de leur anniversaire de mariage. Par
expérience et au vu des prévisions météo, leur guide savait où
il serait possible de voir des aurores et leur vœu fut donc exaucé.
Le couple paya le prix exigé, là n'est pas l'intérêt de la
discussion. Mais il faut avouer que ce genre de service est
difficilement réalisable quand on part avec un groupe de 60
personnes dans un bus de 70 places.
Les différents acteurs du
tourisme doivent travailler main dans la main, disais-je donc.
J'entends
les voyagistes qui
conçoivent et vendent les voyages, les guides, les chauffeurs, les
cuisiniers, serveurs, le personnel hôtelier et celui des agences
touristiques.
Permettez-moi
pourtant de me concentrer sur le travail d'un guide : nous les
guides devons maîtriser la langue dans laquelle nous guidons, nous
devons connaître la géologie, la flore, la faune, l'histoire, la
culture, l'actualité, la musique, le football, avoir des notions sur
le pays d'origine des clients, connaître le système des retraites,
savoir raconter des histoires et des blagues. On nous pose des
questions sur les médicaments qu'on peut produire à partir de la
lave, le prix des graines, la tectonique des plaques, Sigur
rós, Of Monsters and Men, l'Union Européenne, l'armée – quoi?
Comment cela pas d'armée?- les transports publics, le prix comparé
de telle ou telle chose, des recettes, la mousse, la lave, la
température de la mer, les horaires des marées, le plus vieil
arbre, le plus haut sommet, l'accès à internet, l'alphabétisation
– Et que font les gens dans ces zones reculées de toute façon? -
Comment faites-vous pour avoir autant de champions d'échecs? - Pour
quelle raison Bobby Fischer a-t-il cherché asile ici et pourquoi
l'avez-vous accepté? - Où est-ce que je peux manger ce soir? -
Comment est le système de soins/des impôts/ scolaire? - Où en est
la crise actuellement? - Dois-je donner du pourboire? - Où y a-t-il
un magasin qui vend des produits Nikita?
Si un client tombe
malade, nous devons fournir des soins
médicaux de base, être compréhensif et compatissant. Au dîner à
l'hôtel dans les circuits longs (le tour du pays) on explique ce
qu'il y a dans les assiettes. On passe le petit déjeuner à répondre
à des questions concernant le programme de la journée, alors qu'on
l'a répété 10 fois dans le bus la veille avant d'arriver à
l'hôtel.
Les gens sont en vacances et ne font
pas attention à tout. Ils ne sont pas en examen, et ont donc
le droit de perdre le fil de temps en temps - est-ce que je dois prendre mes
affaires de piscine aujourd'hui? Et mes chaussures de randonnée?
Comment est la météo? - certains comme les Italiens ou les
Espagnols ne comprennent souvent que leur propre langue, et préfèrent
donc être accompagnés par leur guide en permanence, que ce soit
pour les sorties à cheval, en bateau, ou les randonnées sur glacier
le soir – qui peuvent être après le dîner, le cas échéant.
Il est exclu d'être
dans un mauvais jour. On doit être
toujours de bonne humeur, être en permanence ouvert à toutes sortes
de questions auxquelles on se doit de donner des réponses si
possible courtes et néanmoins précises qu'on peut toutefois
éventuellement développer plus tard si on a le temps.
Il n'est pas bon de
veiller tard si on ne veut pas le regretter le lendemain; si par
malheur on se réveille en retard, c'est l'apocalypse. On ne peut
pas aller chez le docteur sur le temps de travail (ce qui est courant
en Islande) – eh non, on doit prendre sa journée – bien sûr, on
ne peut pas le faire sur le temps du déjeuner, puisqu'à ce
moment-là on peut être aussi bien en train d'observer des oeufs à
Djúpavogur ou le port à Höfn, ou encore être en promenade vers
Svartifoss ou en train de faire la queue à la station-service de
Vík, avec un client qui veut une soupe chaude pour le
déjeuner et n'arrive pas à sortir de la queue où l'on ne vend que
les crèmes glacées.
Ok, j'arrête.
Si
vous n'êtes pas vous-même guide, je comprends qu'à ce stade vous
pensiez: « pourquoi ne pas arrêter de travailler, alors?
Pourquoi s'être embêté à suivre les cours à l'école de
guides? » Et même: « C'est impossible de faire tout ça
en même temps, vous rendez-vous compte de ce que vous affirmez ? »
Bien sûr, tous les guides n'ont pas les mêmes compétences, et certains ne seront jamais bons, même en allant à l'école.
Mais les bons jours,
c'est tellement chouette d'être guide... parce qu'il fait beau, que
les clients sont de bonne humeur et intéressés, et qu'on se sent
tout à fait bien. On partage les choses qu'on aime, on entretient
ses langues étrangères, on sort de la ville, on se promène au cœur
d'une nature enchanteresse avec des groupes des gens enthousiastes,
talentueux, curieux et ouverts, et on en apprend nous-mêmes
davantage sur le monde des autres.
Cependant, un
salaire de 1.512 couronnes de l'heure (en horaire de jour) à
l'échelon le plus haut met plutôt vite un bémol à ces journées
de bonheur. (ndlt :
1.512 couronnes = environ 9,5 euros de l'heure à l'échelon le plus
haut, à mettre en perspective avec le niveau de vie/ coût de la vie
en Islande)
C'est pour cette raison
qu'il y a un grand roulement dans la profession ; beaucoup de
guides s'arrêtent après une semaine ou une saison, d 'où une perte
en expérience pour la profession et d'où la proportion importante
chaque été de guides fraîchement sortis de l'école - ils guident
avec plaisir jusqu'à ce que la réalité les rattrape… On ne peut
pas vivre à l'année avec de tels salaires.
Nous sommes presque
tous des travailleurs indépendants, ou plus correctement, des
contractuels, qui n'ont rien de ce à quoi ont droit les employés
permanents. Et pourtant... la formation à ce métier coûte des
centaines de milliers de couronnes : 760.000 isk (4750 euros) en
formation continue à l'Université d'Islande et 350.000 ISK (2000
euros) à l'Ecole de Guides d'Islande de Kopavogur. Il n'y a aucune
sécurité de l'emploi, quasi aucun employé permanent (4% environ),
pas de congé de maladie.
Mais bon hein, la société négocie déjà le salaire minimum et nous les guides avons bien entendu la possibilité de négocier des salaires plus élevés – à voir toutefois si les agences de voyages acceptent de payer plus..."
ENGLISH -
"For decades, Icelandic
guides have fought for official recognition of their work. Imagining
of course that recognition of our work would ensure a significant
increase in our salaries, priority employment for certified guides
and better job security. But also keeping in mind the interests of
tourism and nature.
In the tourism industry, you have to work hand in hand.
The number of tourists has increased rapidly in recent years and the trend seems likely to remain constant for the near future. While most tourists come in summer, winter tourism is growing rapidly too. Here is an illustration : recently, in just one evening, 30 excursion buses with their guides transported passengers on so-called Northern Lights Excursions.
Personally, I 'm not terribly keen on these : you have to work in the dark, it's cold, and there is no guarantee that we will see the aurora. If we do, then those who have come especially to see them are happy – and if not, you have to explain to an unhappy crowd why they were disappointed, and entertain them with something else. Excursions can last up to 6 hours, and I even heard of a northern lights trip that left from Reykjavik and ended in Akureyri... It was an old dream of the couple's for their wedding anniversary. The guide knew from the forecast and his own experience where the lights were most likely to be seen and fulfilled their dream. They paid the price, that's not the problem, but this kind of service is hardly possible when you are with a group of 60 people on a 70-seater bus.
In the tourism industry, partnership matters, said I.
By this, I mean that
tour operators who design and sell trips, guides, drivers,
cooks, waiters, hotel staff and the tourist offices have to work
together.
Let's focus on guides. We have to be fluent in the language in which we guide, we must know about geology, flora, fauna , history , culture, current events, music , football, have some knowledge of our customers' country, know about the pension system, be capable of telling stories and jokes. We get asked questions about the medicine that can be produced from lava , the price of grain, plate tectonics, Sigur Rós, Of Monsters and Men, the European Union, the army - what? No army? How come? - public transport, comparative prices of such and such, recipes, moss, lava, sea temperature, tides, the oldest tree, the highest peak, internet access, literacy - And what do people do in these remote areas anyway? - How come you have so many chess champions ? - Why did Bobby Fischer seek asylum here and why was he granted it? - Where can I eat tonight ? - How does the health care / tax / school system work? - What's become of the recession ? - Should I tip ? - Where is there a store that sells Nikita products ?
If a customer falls ill, we need to provide basic medical care, be understanding and compassionate. In the evenings at the hotel on long trips, we spend our dinnertimes explaining what's on the plates. At breakfast we have to answer questions about the program of the day, even if we repeated it 10 times on the bus the previous day before arriving at the hotel.
People are on vacation and do not pay attention to everything. It's not a test, and they are allowed to lose the thread from time to time - do I have to take my swimming stuff with me today ? And what about my hiking boots ? How 's the weather ? - Some nationals like Italians or Spaniards often only understand their own language, and so prefer to have their guide with them at all times, whether for riding or boat excursions or hiking on a glacier in the evening – all of which is sometimes after dinner, for that matter.
Having a bad day is not an option. We must always be cheerful, be constantly open to all kinds of questions to which we must give answers neither too long nor too academic except occasionally.
It is not good to stay up too late if you don't want to spend the next day paying for it, and waking up late can have catastrophic consequences. You can not go to the doctor's during your working hours (which is common in Iceland ) - oh no, you must take the day off - of course, you see, you can't go on your lunch hour either, since at that time you might just as well be in Djúpivogur looking at eggs or on the pier at Höfn in Hornafjörður, or on a walk to Svartifoss or queueing at the service station in Vik with a customer who badly wants hot soup for lunch and can't make it out of the “ice-creams only” queue.
Let's focus on guides. We have to be fluent in the language in which we guide, we must know about geology, flora, fauna , history , culture, current events, music , football, have some knowledge of our customers' country, know about the pension system, be capable of telling stories and jokes. We get asked questions about the medicine that can be produced from lava , the price of grain, plate tectonics, Sigur Rós, Of Monsters and Men, the European Union, the army - what? No army? How come? - public transport, comparative prices of such and such, recipes, moss, lava, sea temperature, tides, the oldest tree, the highest peak, internet access, literacy - And what do people do in these remote areas anyway? - How come you have so many chess champions ? - Why did Bobby Fischer seek asylum here and why was he granted it? - Where can I eat tonight ? - How does the health care / tax / school system work? - What's become of the recession ? - Should I tip ? - Where is there a store that sells Nikita products ?
If a customer falls ill, we need to provide basic medical care, be understanding and compassionate. In the evenings at the hotel on long trips, we spend our dinnertimes explaining what's on the plates. At breakfast we have to answer questions about the program of the day, even if we repeated it 10 times on the bus the previous day before arriving at the hotel.
People are on vacation and do not pay attention to everything. It's not a test, and they are allowed to lose the thread from time to time - do I have to take my swimming stuff with me today ? And what about my hiking boots ? How 's the weather ? - Some nationals like Italians or Spaniards often only understand their own language, and so prefer to have their guide with them at all times, whether for riding or boat excursions or hiking on a glacier in the evening – all of which is sometimes after dinner, for that matter.
Having a bad day is not an option. We must always be cheerful, be constantly open to all kinds of questions to which we must give answers neither too long nor too academic except occasionally.
It is not good to stay up too late if you don't want to spend the next day paying for it, and waking up late can have catastrophic consequences. You can not go to the doctor's during your working hours (which is common in Iceland ) - oh no, you must take the day off - of course, you see, you can't go on your lunch hour either, since at that time you might just as well be in Djúpivogur looking at eggs or on the pier at Höfn in Hornafjörður, or on a walk to Svartifoss or queueing at the service station in Vik with a customer who badly wants hot soup for lunch and can't make it out of the “ice-creams only” queue.
Ok, I'll stop.
If you 're not a guide yourself I understand that by now you might be thinking " So why don't you stop working, then? Why did you bother going through guide school ? " And even : " Do you really think you can cope with all of this? I mean, you can't possible know everything! "
Of course, all the guides don't have the same skills, and some will never be good, despite going through school.
But on good days, it's great to be a guide ... because the weather is wonderful, and the customers are happy and interested, and we feel on top of things. We can share things we love, keep up on our language skills, our job means going out of town, walking about beautiful landscape in the company of interested, enthusiastic, talented people, and we learn a lot about other people's worlds.
However, a salary of 1,512 crowns per hour (daytime) at the highest level seriously puts a damper on those days of happiness. ( NB: 1512 crowns = about 9.5 euros/12 ,4 $/ 7,6 £ per hour at the highest level, relative to the cost of living in Iceland )
This is the reason for the high turnover in the profession; many guides stop after just a week or a season. Hence a loss of experience/professionalism for the industry. Hence the large proportion of newly graduated guides each summer - they are very happy to guide until harsh reality hits and they realize they can't live through the year on such wages.
We are almost all of us self-employed, or more correctly , contractors, who are entitled to nothing of what permanent employees have rights to. Training for this job costs hundreds of thousands of crowns : 760,000 ISK ( € 4750 / $ 6200 / £ 3850 ) in continuing education at the University of Iceland and 350,000 ISK (€ 2000 / $ 2870 / £ 1770 ) at the Iceland Guides School in Kópavogur, and yet there is no job security, almost no permanent staff (about 4% ), and no sick leave.
But hey, the community already ensures minimum wages, and guides are more than welcome to negotiate higher wages - if travel agencies are willing to pay more, that is ..."